Le premier prototype est conçu à partir du croquis final. C’est une étape importante et aussi un
des moments les plus valorisants pour un inventeur, car c’est cet objet qui lui prouvera et
prouvera aux autres que son invention fonctionne réellement et qu’elle règle le problème auquel son concepteur s’est attaqué. À ce stade, vous n’avez pas à vous préoccuper du design de votre appareil, pas plus que de sa grosseur ou du prix que vous aviez fixé à l’origine. La seule chose qui
compte, c’est que l’objet réponde vraiment au besoin pour lequel il a été conçu.
Comme il s’agit d’un objet très rudimentaire, vous pouvez le fabriquer avec ce qui vous tombe sous la main, de façon à dépenser le moins d’argent possible. N’achetez pas d’outils. Contentezvous de louer ceux qui vous manquent. L’investissement dans l’achat d’outils est totalement inutile et le moment où vous aurez besoin de tous vos sous viendra assez vite.
Lorsque vous entreprendrez la fabrication de votre prototype, vous constaterez rapidement qu’il est parfois très facile de reproduire votre dessin, même si vous n’êtes pas un excellent bricoleur. Si, par contre, vous éprouvez trop de difficulté ou si l’aspect technique dépasse vos compétences, n’hésitez pas à avoir recours à un ami ou un parent plus habile ou qui possède une formation adéquate. La plupart d’entre eux seront heureux de vous rendre service et flattés de vous aider dans la réalisation de votre invention.
Il se peut que votre prototype ne vous donne pas satisfaction et ne rencontre pas toutes vos
exigences. Si c’est le cas, vous devrez retourner à votre planche à dessin pour trouver la solution
idéale. C’est parfois très frustrant, mais c’est nettement préférable au refus des manufacturiers
potentiels ou à un échec commercial. Dans le cas de mon support à vélos, pressé par les événements, j’ai agi trop vite et j’ai dû tout recommencer, ce qui n’est guère mieux. Par contre, si votre prototype vous satisfait, il est temps de poursuivre vos travaux.
Néanmoins, avant d’entreprendre l’étape suivante, il convient de faire une mise au point et de
procéder à un petit examen de conscience. Il ne s’agit pas ici, en s’accordant quelques moments de réflexion et en examinant les particularités de ce travail d’inventeur, de décourager qui que ce soit, mais plutôt de faire prendre conscience de l’ampleur de la tâche qui attend celui qui décide de développer et commercialiser son idée. Si le succès se manifeste, il n’y a aucun doute que l’inventeur vivra des moments de bonheur qui lui feront oublier les tracas de la mise au point et de la production de son invention.
Cependant, avant de connaître cette euphorie, il faut s’assurer d’être suffisamment bien armé
pour affronter les épreuves que suppose la création d’un produit. C’est pourquoi il convient, avant de s’engager dans des démarches coûteuses, de se demander si on croit toujours autant au produit que l’on veut mettre en marché. Il faut aussi savoir si on a bien interprété les réactions des gens à qui on s’est adressé. Leurs premières réactions étaient-elles vraiment celles qui vous ont poussé à poursuivre votre recherche? Et si elles étaient négatives, avez-vous préféré ne pas en tenir compte? Et si cela génère de l’insécurité chez votre conjoint, acceptera-t-il de vous voir
engloutir autant d’argent, sans garantie que ces sommes reviendront un jour?
Si votre petit examen de conscience vous confirme que vous êtes prêt à continuer, étudions les
chemins que vous devrez emprunter. Dans le cas contraire, il est préférable de tenter de vendre
votre invention dès ce moment, mais il ne faut cependant pas vous attendre à en retirer une
fortune.